CATHERINE DE SAINT-AUGUSTIN |
1. Lettre du cardinal Bégin
Révérende Mère Supérieure Ma révérende Mère, J'approuve avec plaisir et je bénis de tout mon coeur votre heureux projet de faire réimprimer l'ouvrage du Père Raguenau, s.j., qui contient la Vie de l'humble mais héroîque servante de Dieu, Catherine de Saint-Augustin, religieuse de votre Monastère. L'apostolat fécond et sublime que cette sainte Religieuse a exercé sur notre sol canadien n'a pas peu contribué à étendre le règne de Dieu, et a fait d'elle l'une denos gloires les plus pures. Nul n'a compris autant que cette parfaite Amante de la croix la nécessité, la grandeur, la beauté et la fécondité du sacrifice. Si l'on excepte les trois premières années de son enfance, n'a-t-elle pas été toute sa vie la victime que sa charité sacrifiait et immolait sans cesse pour la gloire de Dieu et le salut des âmes? Quel beau modèle offert à la vie religieuse! Puisse le cri de son coeur être entendu, non seulement dans les communautés religieuses, mais encore au sein de nos familles: "Oh! qu'il est nécessaire, disait-elle, qu'il y ait des bonnes âmes sur la terre! car la corruption est grande. Que de bon coeur je voudrais rendre à Dieu tout l'amour que tant d'âmes lui refusent à tous moments !" Le vénérable Monseigneur de Laval, témoin attentif de sa vie, estimait sa sainteté extraordinaire; il avait une très grand confiance à ses prières; il lui recommandait les affaires les plus importantes. Cette haute opinion de la sainteté de Catherine de Saint-Augustin et cette confiance n'ont pas été moindres chez les successurs du grand évêque. J'ai su y recourir souvant et avec bonheur durant les trente-cinq annés de mon épiscopat. Priez et faites prier, ma révérende Mère, pour obtenir la béatification de Catherine de Saint-Augustin. Intéressez vivement votre communauté à cette oeuvre dont le succès, en glorifiant Dieu, sera l'honneur de votre Institut, et dira notre profonde reconnaissance envers cette héroîque religieuse pour les précieux et nombreux bienfaits qu'elle nous a obtenus. Veuillez agréer, ma révérence Mère, l'assurance de mon sincère dévouement en Notre-Seigneur.
t L.-N. Card. Bégin
Archevêché de Québec |