CATHERINE DE SAINT-AUGUSTIN |
IV-4. Les malades sauvés
CHAPITRE IV Le premier jour d'Octobre 1663, l'élection s'étant faite d'une nouvelle Superieure, où Dieu luy fit connoître à qui chacune donnoit sa voix, & la sincerité de celle qui fut éleuë Superieure au troisiéme Scrutin, laquelle au second Scrutin donna son suffrage à celle qui avoit eu le plus de voix avec elle, quoy qu'elle l'eût donné à une autre dans le premier Scrutin; nôtre Catherine de sainte Augustin fut éleuë Hospitaliere d'Office. Je m'adressay, dit-elle, particulierement au Pere de Brebeuf que je sentois present, & à la Soeur Marie de Coutauce, que j'avois aussi euë presente pendant l'élection. Je leur demanday qu'ils prissent pour moy le soin de cét Office, & qu'ils aidassent si efficacement tous ceux qui mourroient dans nôtre Hôpital pendant que j'en aurois le soin, qu'aucun ne mourût hors de la grace de Dieu. Je me persuaday que cela m'étoit accordé, & que le Pere de Brebeuf m'ordonnoit à ce sujet de procurer quatre Messes, l'une de la Passion; la seconde de Nôtre-Dame, la troisiéme de saint Joseph; & la quatriéme des Anges. De plus que tous les mois j'offrirois une Communion pour cette méme fin. Il m'a semblé que dans les occasions, j'ay reçu l'effet de la promesse du Pere; du moins que j'ay crû que depuis ce temps-là ceux qui sont morts, ont obtenu misericorde de Dieu, quoy que quelques-uns soient morts assez subitement. Ce qu'il y a de plus considerable sur ce sujet, est qu'elle a averty plusieurs fois le Confesseur, que certaines confessions des malades n'étoient pas entieres, par une veuë que luy en donnoit le Pere de Brebeuf, & leur a fait recommencer à quelques-uns jusques à trois fois leurs Confessions, avec satisfaction du Confesseur. Mais ce qui est aussi à remarquer, est que toutes les graces qu'elle obtenoit de Dieu pour les autres, luy coûtoient de nouvelles souffrances, dont Dieu vouloit qu'elle achetât de luy ces faveurs.
|